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Mon vin du weekend #89

AOP Montlouis-sur-Loire s’étend sur 450 hectares de vignes situées à l’est de Tours. Un vignoble de coteaux pentus au fil de l’eau, de la rive gauche de la Loire à la rive droite du Cher. Cette appellation, où vous ne trouverez que du Chenin Blanc, illustre à merveille les différentes expressions de ce cépage magique. Selon les terroirs et les méthodes d’élaboration, qu’ils soient tranquilles ou effervescents, secs ou liquoreux, les vins nous offrent un voyage sensoriel à la découverte de tout son potentiel. Le Chenin Blanc dans tous ses états ! La Négrette du domaine Le Rocher Des Violettes a « ce je ne sais quoi que d’autres n’ont pas, qui nous met dans un drôle d’état » (hommage à France Gall). Un Chenin Blanc à la fois facile et complexe, réconfortant et stimulant. Un nez dingue de mirabelle, kumquat, miel d’acacia, fleurs des champs, curry jaune. Une bouche franche, à l’attaque soyeuse, tout en rondeur, puis qui surprend par sa vivacité. Une finale tendue comme un arc sur des notes de citron vert. Le compagnon idéal pour donner du peps à des plats onctueux : velouté de potiron au poisson fumé, ravioles de homard et sa bisque, poêlée de Saint-Jacques à la crème de safran. Un Chenin qui a les qualités d’un Valentin… Où le trouver ? La Maison du Vin, 59 Avenue de Verdun, 34120 Pézenas 04 67 26 96 76 Prix : 21€]]>

Les femmes du vin au fil de l’assiette

Les femmes du vin au fil du raisin » continue avec Monia Aoudi, chef sommelière au restaurant Le Prince Noir à Bordeaux. Ce n’est pas tout d’arriver à élaborer un joli vin, il faut ensuite lui trouver le compagnon qui va bien ! Qui n’a jamais été surpris par la magie des accords mets et vins ? Quand l’un et l’autre se subliment pour nous emmener au septième ciel… Je n’avais jamais assisté au réveil d’un restaurant. Il y règne un mélange de sérénité, lorsque l’équipe se met en place tout doucement, et de tension, quand la fébrilité monte à l’approche du service. C’est au petit matin, dans la salle intimiste du Prince Noir, un lieu ouvert sur la nature environnante, où les vieilles pierres se mélangent avec harmonie à une décoration contemporaine, que j’ai eu le plaisir de rencontrer Monia Aoudi, une femme de tous les vins. Monia est originaire de Grenoble. C’est dans cette ville, au pied des pistes de ski, qu’elle a suivi le cursus de l’école hôtelière et qu’elle a eu son premier rendez-vous avec le vin. Une rencontre passionnelle, véritable coup de foudre, qui l’a poussée à continuer ses études en sommellerie. Après quelques années d’expériences en Isère et en Savoie (au Bateau Ivre du chef Jean-Pierre Jacob, 2 étoiles au guide Michelin), elle a eu besoin d’être au cœur du vignoble. Elle a tout naturellement atterri, avec une grande soif de découvertes, à Bordeaux, la capitale mondiale du vin. Cela fait trois ans qu’elle est chef sommelière au restaurant Le Prince Noir à Bordeaux. Monia, souriante et décontractée, me parle des pépites qu’elle a choisies avec des mots simples qui font envie. Elle souhaite rendre le vin accessible à tous. Elle représente à merveille une nouvelle génération de sommeliers qui dépoussière un métier souvent bien trop codifié ! La WINEista. Avez-vous toujours su que la filière vin était faite pour vous ? Monia Aoudi. Ma famille n’est pas issue du milieu du vin. Avant mon entrée à l’école hôtelière, je ne buvais pas de vin, je consommais des cocktails ou des liquoreux, comme tous les jeunes. Je n’avais pas cette connaissance du vin. Mais une fois que j’y ai eu goûté, cela a été une véritable addiction sensorielle ! La WINEista. Qu’est-ce qu’un chef sommelier a de plus qu’un sommelier ? M.A. Le chef sommelier a toutes les responsabilités. C’est le responsable des achats, c’est lui qui crée la carte des vins et qui met au point les accords mets et vins. La WINEista. Qu’est-ce qui vous passionne dans votre métier ? M.A. Dénicher des vins, créer cette carte qui doit être adaptée à la cuisine que propose le chef et à la clientèle. J’aime le partage, le goût, les rencontres et cette soif de connaissances ! Je ne pourrai jamais tout connaître et tout goûter ! Il n’y a pas de routine dans ce métier. La WINEista. Qu’est-ce que la clientèle bordelaise a de particulier ? M.A. Elle consomme plus de vins rouges. Mais mon but est de les surprendre, de leur éveiller le palais. Dans le menu accords mets et vins, je propose une dominante de vins blancs. J’aime quand une personne qui ne consomme habituellement pas de blanc est séduite par l’accord que je lui ai suggéré. Cela m’est arrivé pas plus tard qu’hier soir ! La WINEista. Considérez-vous que travailler dans un restaurant étoilé ce soit le top ? M.A. … Oui, pour la qualité de la cuisine et du service. Mais je peux autant m’amuser dans un petit bistrot qui travaille avec des produits de qualité. La WINEista. Avez-vous goûté tous les plats de la carte ? M.A. Oui tous les plats ! Même quand on est en plein coup de feu, je prends 10 secondes pour goûter les plats que l’on propose. La WINEista. Et vous avez dégusté tous les vins ? M.A. Ah oui ! Oui ! Oui ! Oui ! A partir du moment où j’ouvre une bouteille, je goûte ! Malade ou pas ! Comment peut-on conseiller un vin si on ne le goûte pas ? La WINEista. Est-il plus facile d’accorder un plat avec un vin ou de choisir un vin et d’imaginer le plat qui va bien ? M.A. Pour moi c’est plus facile d’avoir le plat et de choisir un vin. Quand je goûte un plat, je me demande immédiatement ce que je pourrais bien déguster. La WINEista. Vous est-il déjà arrivé d’échanger avec le chef Vivien Durand afin de mettre au point un plat qui s’accorde avec un vin particulier ? M.A. J’échange beaucoup avec Vivien. Lors de la création de carte on est tous ensemble, toute l’équipe. Tout le monde donne son avis. Moi, par exemple, je peux lui suggérer d’ajouter une sauce pour accompagner un poisson parce que j’ai envie de mettre un vin rouge. On s’éclate ! La WINEista. Avec du fromage, êtes-vous plutôt vin blanc ou vin rouge ? M.A. Vin blanc ! Il faut être réaliste, le vin blanc avec le fromage c’est une évidence ! Il y a quelques rouges qui s’accordent relativement bien avec le fromage mais c’est extrêmement rare. Les vins liquoreux fonctionnent très bien, ou le cidre avec le camembert. Un champagne avec un Chaource, hum, c’est une explosion de saveurs ! La WINEista. Pouvez-vous me citer un mariage loupé entre un mets et un vin ? M.A. A part le fromage et le vin rouge, je dirais un Saint Nicolas de Bourgueil (ndlr : un rouge du Val de Loire à base de Cabernet Franc) avec un œuf parfait (ndlr : un œuf cuit à basse température dans sa coquille). Les tanins ne fonctionnent pas avec le gras de l’œuf. La WINEista. Pensez-vous qu’il y a des plats avec lesquels on ne peut boire que de l’eau ? M.A. Non, il y a une telle diversité de vins ! Tous les plats peuvent être accompagnés. La WINEista. Peut-on proposer du vin avec des plats végétariens ? M.A. Oui bien sûr ! Par exemple des légumes verts avec des rouges légers tel le Gamay, qui vont apporter de la gourmandise. Et même avec des vins rouges structurés. La betterave marche très bien avec les rouges du Sud-Ouest. Tout est possible ! La WINEista. Y a-t-il toujours plus d’hommes que de femmes dans le métier de sommelier ? M.A. Je rencontre beaucoup de femmes dans ce milieu, il se féminise. Mais il y a toujours plus d’hommes. Cela évolue, lors de mes concours il y avait 80 hommes pour 3 femmes.  La WINEista. Comment expliquez-vous cela ? M.A. Parce que c’est un métier masculin à l’origine. La WINEista. Le fait d’être une sommelière rend-il votre métier plus difficile ? M.A. Je le vois comme un avantage et un inconvénient. Lorsqu’on débute il faut plus faire ses preuves que les hommes. Mais c’est aussi un avantage car il y a certains hommes qui sont plus sensibles au fait que je sois une femme. La WINEista. D’une façon générale, pensez-vous que le monde du vin soit macho ? M.A. Euh… Encore un peu mais ça évolue ! La WINEista. Et le monde de la restauration ? M.A. Non. Il y a de plus en plus de chefs femmes. Il faut laisser faire le temps. J’ai vu l’évolution en moins de 6 ans. Cela ne peut que s’améliorer. On en reparle dans 10 ans place des Grands Hommes ! La WINEista. Quelle est la femme du vin que vous admirez le plus ? M.A. Les vigneronnes ! Chez les vignerons c’est beaucoup plus compliqué quand on est une femme, il faut se battre ! J’apprécie beaucoup Sylvie Courselle du Château Thieuley. Elle est super ! Elle a une cuvée, Le Bien Élevé, à base de Chardonnay qui est très tendre, avec beaucoup de longueur. J’adore sa personnalité, elle a du caractère ! La WINEista. Si vous étiez un vin, vous seriez lequel ? M.A. Je ne peux pas dire, je les aime tous ! La WINEista. Quel accord mets et vins vous fait planer ? M.A. Un accord que je n’aurais jamais cru possible. Un cochon de lait bien confit avec un chou pak choï, qui apporte un peu d’acidité et d’amertume, et un champagne demi-sec de la maison Selosse. C’est phénoménal ! Un équilibre parfait ! La WINEista. Qu’est-ce qui fait qu’un mariage est réussi ? M.A. C’est quand on a les saveurs du vin et du plat qui fusionnent pour créer une troisième saveur en bouche. C’est un peu pareil dans une relation de couple. On doit avoir le meilleur des deux personnes qui ressort. En fait, je suis un peu une conseillère matrimoniale ! La WINEista. Quel est l’endroit de Bordeaux qui vous fait rêver ? M.A. A partir du moment où vous me mettez dans les vignes je suis la plus heureuse ! La WINEista. A Bordeaux, où allez-vous dîner après une journée shopping ? M.A. J’aime bien les bars à vins. Par exemple chez Gilles, au Flacon, on goûte différentes tapas et on peut se faire plaisir au niveau du vin. Il y a une belle sélection de vins au verre. Merci Monia de nous avoir fait saliver. On peut dire que vous faites un très beau métier. Celui de donner du plaisir aux gens qui ont la chance de vous rencontrer ! Dans le prochain épisode, nous partirons à la rencontre d’une vigneronne, une femme du vin au fil des sarments… Retrouvez les autres interviews de la série « Les femmes du vin au fil du raisin » : * Laurence Chesneau-Dupin, Conservateur en chef du Patrimoine, Directrice de la culture de La Cité du Vin à Bordeaux : Les femmes du vin au fil de la cité. * Coralie de Boüard de Laforest, gérante du Château La Fleur de Boüard et vigneronne du Château Clos de Boüard : Les femmes du vin au fil des cuves. * Karine Vallon-Pin, Responsable chêne pour l’œnologie au sein du groupe Charlois : Les femmes du vin au fil de l’élevage. Crédit photo : Atelier Goodday, Gabriel Guibert.]]>

Le Familia, brasserie des nouvelles Halles de Bacalan

Halles de Bacalan je ne vous ai pas tout dit… Au sein du même bâtiment, il se cache une brasserie de 780m2, le Familia. Le Familia est le nouveau bébé de Nicolas Lascombes, l’heureux propriétaire de plusieurs tables renommées de la région (La Terrasse Rouge à Saint-Emilion, La Brasserie Bordelaise, le 7 à La Cité du Vin, L’Hôtel de la Plage au Cap Ferret…). Bacalanais d’adoption, il a voulu créer un lieu à l’image du quartier, où « on s’installe selon son humeur et ses envies dans les différents espaces (comptoir, brasserie, café), en famille, en amoureux, pour un repas d’affaires, manger sur le pouce ou fêter une grande occasion ». Après quelques couacs de mise en route dus à son succès, je pense qu’il a réussi ! Du choix du nom, le Familia était un bar/restaurant/cinéma emblématique de Bacalan de 1929 à 1972, à la décoration, en passant par la qualité des produits, c’est un sans faute ! Mon amie Jessica Ballion-Ohana et son équipe (BOH décoration) ont réussi à rendre cet immense espace chaleureux en créant des ambiances différentes, dans « un esprit chic mais sans prétention, rétro revisité, art déco actualisé, l’esprit bon vivant en plus ». En deux mots c’est canon ! Le menu propose une cuisine du marché pour toutes les bourses et tous les appétits (le midi à 18€). La vraie star en cuisine c’est le produit et le producteur. La chef sommelière, Lucie Dussillols, a sélectionné à ce jour 300 références. Une carte qui est amenée à grandir car « Nicolas Lascombes voit la vie en grand ». Afin de respecter l’esprit des Halles de Bacalan, les vins proviennent à 85% du Sud-Ouest (Bordeaux, Gaillac, Côtes de Gascogne…). On y rencontre aussi les autres appellations françaises (elle adore les Terrasses du Larzac) et quelques vins étrangers. « Notre carte est éclectique, avec des stars et des petits vignobles. Des vins pour la plupart entre 20 et 35€ ». Son accord mets et vins du moment est la côte de bœuf accompagnée de la cuvée Partage du Château Baudan dans le Médoc. « Un vin sur le fruit mais avec du caractère. Alliant concentration, finesse et fraîcheur. Un domaine à découvrir ! ». J’ai adoré (entre autres) me prélasser sur la terrasse ensoleillée, un verre de blanc à la main, avec la vue imprenable sur l’incroyable Cité du Vin… Un lieu à découvrir sans plus attendre ! Contact Familia, 10 Esplanade de Pontac, 33000 Bordeaux 0556073615, contact@familia-brasserie.fr]]>

Les Halles de Bacalan, le paradis des épicuriens qui ont les moyens

ème siècle. Il reste aujourd’hui des traces de son passé industriel, qui lui donnent encore un charme incontestable, même s’il a subi une profonde mutation. C’est dans la nouvelle « place to be » de Bordeaux, face à la majestueuse Cité du Vin, que les Halles de Bacalan ont vu le jour. Une architecture contemporaine, des producteurs triés sur le volet, véritable lieu de convivialité, et même si elles sont plus petites, il y règne un air des Halles Paul Bocuse de Lyon, sauf que 85% de l’offre est d’origine Sud-Ouest ! Rien d’étonnant quand on sait que leur exploitation a été confiée à la société basque Biltoki (l’endroit qui rassemble) qui a déjà fait ses preuves dans les récentes halles d’Anglet, Dax, Mont-de-Marsan. Quand on pénètre dans ce temple des bonnes choses, on a envie de tout acheter ! Sauf que la qualité a un prix… 23 artisans producteurs, la crème de la crème, se partagent les 950 m2 de ce marché couvert : bouchers, poissonniers, écailler, volailler, fromager, caviste, trufficulteur, spécialiste du foie gras, primeurs, traiteurs italien, espagnol et végétarien, boulanger-pâtissier, ainsi qu’un point de restauration et un café. Ce que j’aime tout particulièrement dans cet endroit c’est que l’on peut y venir pour faire ses courses mais aussi pour un boire un café, prendre l’apéro en grignotant quelques tapas et même se faire cuisiner les produits achetés sur place à l’échoppe des Halles ! Dans ce dédale de délices, j’ai évidemment mes 2 chouchous : Vinimarché et Balme. Vinimarché, le bar à vins et caviste, est bien connu sur Bordeaux car il est déjà à la tête de belles caves (notamment celle de la Cité du Vin). Au sein d’une gamme d’environ 200 références, Rémy, Régis ou Bertrand, vous conseilleront des vins qui sortent des sentiers battus. « Vous ne trouverez pas que des grands châteaux ou des grandes marques, on met en avant le produit et le travail des hommes et des femmes », dixit Rémy. En ce moment, sa cuvée préférée a un look bien particulier pour un Pomérol. C’est « Pom’N’Roll » du Château Gombaude-Guillot, un rouge tout en gourmandise. Fruit du hasard, l’artisan de la truffe Balme se trouve juste à côté. Je pourrais cependant le retrouver les yeux fermés, tellement j’aime cette odeur ! Purée, risotto…, ici tout est truffé. Quand je lui demande comment il la préfère, Oscar, le gérant du stand, me conseille de déposer de fines lamelles sur une tartine de beurre truffé et de l’accompagner d’un verre de rouge du Domaine de la Janasse en Châteauneuf-du-Pape. Si vous me cherchez un dimanche matin, vous savez où me trouver ! Contact Les Halles de Bacalan, 10 Esplanade de Pontac, 33000 Bordeaux 0559581167, contact@biltoki.com]]>

Rétrospective de l’année 2017

2016 et 2015. Fruit du hasard ou d’un étalonnage hors pair, mon palais s’est teinté des mêmes couleurs que l’année dernière au pourcentage près : en rouge à 40%, blanc à 36% et rosé à 20%. Mea culpa. Je n’ai pas tenu une de mes bonnes résolutions. Celle de déguster plus de Champagne. Ne vous inquiétez pas, j’ai déjà prévu une escapade champenoise en mai. Par contre, je n’ai pas fait défaut à celle de me pencher sur les vins des Côtes du Rhône. Cette année, mon vignoble de cœur, le Languedoc, s’est fait détrôner par les vins étrangers (j’espère que mes ancêtres ne liront pas ce billet !). Non pas que je renie mes racines, je suis très attachée à nos vins français, mais j’ai eu envie de découvrir de nouveaux cépages autochtones et des terroirs insolites. Mon voyage en Autriche a juste été fabuleux, à la rencontre du Grüner Veltliner (voir billet Autriche, mes 2 vins chouchous de Kamptal) et des superbes Sauvignon de Styrie (voir billet Autriche, mes 2 vins chouchous de Styrie). J’ai aussi profité de salons internationaux pour éveiller mes sens (Le Pink Rosé Festival, Millésime Bio). Je me suis enthousiasmée en mariant des vins et des plats. Notamment lors de la soirée organisée par le Château Jean Faure pendant Vinexpo. L’une des plus belles expériences d’accords mets et vins de ma vie ! J’ai visité des lieux hors du commun où l’art et le vin se donnent la main : le Château Les Carmes Haut-Brion, le Château Chasse-Spleen, l’Art en Cave à Saint-Chinian. Je me suis amusée en abordant des sujets originaux : quels vins pour quel candidat à la présidentielle ?, le vin est-il aphrodisiaque ?, quels vins contre la crise de la quarantaine ?, 5 vins rouges qui font bronzer. Je me suis engagée en vue de défendre l’égalité des sexes et de lutter contre les discriminations. J’ai adhéré à l’association Women do Wine qui a pour but de mettre en lumière les femmes sous-représentées médiatiquement dans le monde du vin. Je me suis lancée dans une série d’interviews intitulée « les femmes du vin au fil du raisin », afin d’éclairer les femmes travaillant dans l’univers du vin et de toucher du doigt les difficultés qu’elles peuvent rencontrer. J’ai fait saliver les héraultais en leur présentant mes belles bouteilles dans l’émission Les Héros de la Vigne sur France Bleu Hérault. J’ai crevé le petit écran en présentant le Languedoc sur France Télévisions dans les spots œnotouristiques Une Minute, un Vignoble. Une année de vadrouilles passionnantes, rythmée par des épisodes où je me ressource au Domaine la Vivarelle. Mon souhait le plus cher pour cette nouvelle année est que les vigneronnes et vignerons fassent fi des sujets qui les opposent afin de se donner la main pour défendre leur métier et l’ensemble de la filière vin. Parce qu’elle le vaut bien !]]>

Best of wine 2017

le Muscadet s’est refait une beauté) ! Un Riesling qui m’a réchauffé le cœur, Vieilles Vignes, 2014, Domaine Jean-Louis & Fabienne Mann, AOP Alsace. Un vin magnifique arrivé au moment propice (voir billet mon vin du weekend #83). Un Grüner Veltliner 2016 de Birgit Eichinger qui cajole les sens. Je suis tombée amoureuse de ce cépage aux multiples facettes lors de mon échappée autrichienne (voir billet Autriche, mes 2 vins chouchous de Kamptal). Un rosé de gastronomes. Les Vignerons de Fontès signent un Prieuré Saint Hippolyte, AOP Languedoc, 2016, illustrant à merveille que cette couleur a sa place à table, pour des accords mets et vins qu’elle seule saura sublimer (voir billet les Palmes d’or du Pink). Elles, trois femmes exceptionnelles qui ont pris grand soin de la plus vieille parcelle de Merlot du Château des Arras. Une cuvée spéciale, AOP Bordeaux supérieur, 2012, pour un repas chaleureux (voir billet mon vin du weekend #78). Un très grand Pinot Noir de la région de Marlborough en Nouvelle-Zélande, Clos Henri, 2014. Un vin rouge qui frise l’excellence (voir billet Millésime Bio 2017, mes découvertes #1). Qui sait ce que cette nouvelle année nous réserve… ? A coup sûr de superbes découvertes ! Pour une verticale de mes best of wine, cliquez ici : 2015, 2016.]]>

Les femmes du vin au fil de l’élevage

Les femmes du vin au fil du raisin », je suis enchantée de vous présenter Karine Vallon-Pin, Responsable chêne pour l’œnologie au sein du groupe Charlois. Le fil des saisons suit son cours. Après le stress des vendanges et de la vinification, les raisins, devenus des vins, prennent le temps de s’élever tranquillement afin de jouir de l’apanage du temps. Cette période un brin mystérieuse peut durer de quelques mois à quelques années. Que ce soit en cuve ou en fût de chêne pour les vins de garde, l’élevage va peaufiner les jus avant leur mise en bouteille. C’est dans l’atmosphère intimiste du chai à barriques du Château de Landiras, au cœur du vignoble des Graves, que j’ai eu la chance de partager ce moment privilégié avec Karine Vallon-Pin. Une femme du vin qui les façonne avec soin. Karine a grandi au pays du Cognac. C’est à Mérignac, sur l’appellation Fins Bois, que cette petite-fille de vigneron a su qu’elle ne pourrait jamais s’éloigner des fruits de la vigne et de leurs expressions. Après des études de commerce, elle a tout naturellement travaillé pour un négociant de Cognac, avant de rencontrer un tonnelier et de commencer à faire ses armes dans l’art de l’élevage des vins. Depuis maintenant 4 ans, elle a intégré le groupe Charlois en tant que Responsable chêne pour l’œnologie. Une société familiale, dont le métier d’origine est la merranderie, qui s’est diversifiée au fil des années en acquérant plusieurs tonnelleries (Berthomieu, Ermitage, Saury, Leroi, Bernard, Charlois Cooperage en Californie et Magrenan en Espagne) afin d’intégrer l’ensemble de la filière chêne français (du sciage du bois à la construction des fûts de chêne). Karine, féminine et bien lookée, est au premier abord tout en discrétion. C’est à l’évocation de son métier, bercée par les effluves du bois, que ses grands yeux bleus pétillent pour nous transmettre toute sa passion. La WINEista. Avez-vous toujours su que la filière vin était faite pour vous ? Karine Vallon-Pin. Oui c’était pour moi une évidence ! Sinon j’aurais travaillé dans la mode (rire) ! La WINEista. Qu’est-ce qui vous passionne dans votre métier ? K.V-P. C’est de pouvoir apporter un conseil précis aux vigneronnes et vignerons concernant l’élevage de leurs vins. La WINEista. Pourquoi décide-t-on d’utiliser le chêne pour élever un vin ? K.V-P. Pour bonifier le vin et lui donner la possibilité de mieux vieillir dans le temps. La WINEista. Quelles sont les missions d’une Responsable chêne pour l’œnologie au sein du groupe Charlois ? K.V-P. Mes missions sont de créer et de développer les produits alternatifs aux barriques qui sont destinés à des vins du monde entier. La WINEista. Pourquoi utiliser des produits alternatifs aux barriques ? K.V-P. Les produits alternatifs s’adressent à des vins qui n’ont pas la structure nécessaire pour être élevés en barriques. Ce sont des vins à consommation plus rapide. Ces produits leur apportent des arômes, du gras, de la structure tannique, de la sucrosité. La WINEista. D’où proviennent les produits alternatifs ? K.V-P. Ce sont des produits qui sont faits, dans le groupe Charlois, avec la même matière première que les merrains utilisés pour la fabrication des barriques. Mais qui n’ont pas les qualités mécaniques requises pour fabriquer des fûts de chêne. La WINEista. Quels sont les produits alternatifs aux barriques ? K.V-P. Ils peuvent avoir différentes tailles, copeaux, Blocks, Staves, qui correspondent à des temps d’élevage et à des qualités organoleptiques particulières. Plus leur taille est grande, plus on se rapproche de la forme d’une douelle de barrique. Les échanges entre le bois et le vin seront alors plus lents. La WINEista. Pensez-vous que l’utilisation des alternatifs au bois gomme l’effet terroir ? K.V-P. Pas forcément ! Notre philosophie est de travailler au plus proche d’un élevage barrique en respectant le fruit et les qualités du vin. Pour certains marchés à l’export, on doit évidemment s’adapter aux goûts des consommateurs en aromatisant un peu plus. Mais on essaie de préserver l’équilibre des vins. La WINEista. Les châteaux bordelais emploient-ils ces produits ? K.V-P. Oui. Les alternatifs sont utilisés dans toutes les appellations. Souvent sur des seconds, troisièmes vins ou des vins de presse. La WINEista. Pourtant, cette pratique est rarement inscrite sur les contre-étiquettes des bouteilles, pourquoi les vigneronnes et vignerons français n’osent-ils pas en parler ? K.V-P. Parce que pour l’instant ces produits sont considérés comme un outil œnologique. L’élevage barrique fait rêver les consommateurs ! La WINEista. Les consommateurs français ont-ils une vision trop traditionnelle du vin ? K.V-P. Le consommateur français serait prêt à entendre cette pratique si on la lui expliquait. Il ne connaît pas tout le travail que font les vigneronnes et vignerons du pied de vigne à la mise en bouteille. L’acceptation des produits alternatifs demandera de la pédagogie. Pour l’instant on n’y est pas encore ! Peut-être parce qu’ils ne sont autorisés que depuis une dizaine d’années en France. Alors qu’en Australie ou en Californie, où ces produits sont largement plus utilisés, et ce depuis 20 à 25 ans, les consommateurs les acceptent très bien car ils les connaissent. La WINEista. Pensez-vous que le monde du vin soit macho ? K.V-P. Euh… Non. Une femme doit réussir à s’imposer. Elle est respectée, gagne en crédibilité quand elle apporte des compétences techniques. La WINEista. Vous voyagez dans les vignobles du monde, la place des femmes dans la filière vin est-elle différente selon les pays ? K.V-P. J’ai l’impression que par exemple en Californie il y a plus de femmes dans le vin que chez nous en France. Rien que dans notre équipe commerciale sur place, elle est beaucoup plus féminisée. La WINEista. Quelle est la femme du vin que vous admirez le plus ? K.V-P. Je ne me suis jamais posé cette question ! Oui, je sais ! Anne Le Naour, Directrice technique de Crédit Agricole Grands Crus (ndlr : propriétaire de 6 domaines prestigieux en France). J’ai travaillé avec elle dans le passé et nous nous sommes toujours très bien entendues. Elle est super ! J’aime sa façon de travailler. La WINEista. Si vous étiez un vin, vous seriez lequel ? K.V-P. Ah ! Je serais une Syrah des Terrasses du Larzac en Languedoc ou un Cabernet Franc de Saint-Emilion. Parce que j’aime les vins riches, complexes, épicés. La WINEista. Et on vous dégusterait avec quel plat ? K.V-P. Sans plat ! La WINEista. Si je vous dis, « être à son apogée », cela vous évoque quoi ? K.V-P. La maturité d’un vin. Quand il est au top pour être consommé. La WINEista. Pensez-vous que vous êtes à votre apogée ? K.V-P. Euh… Non, j’ai encore du travail. Je suis perfectionniste. La WINEista. Quel est l’endroit de Bordeaux qui vous fait rêver ? K.V-P. J’aime bien la ville en général mais j’ai un gros coup de cœur pour la place des Chartrons. Je suis toujours fourrée là-bas ! C’est familial, tranquille, il y a toujours de l’ambiance. C’est un village dans la ville. La WINEista. A Bordeaux, où allez-vous dîner après une journée shopping ? K.V-P. J’aime bien le Carré et sa superbe terrasse sur la place des Chartrons. Merci Karine de nous avoir éclairés sur votre métier avec tact et sincérité. Il y a un peu de votre pâte experte dans les vins qui nous régalent ! Dans le prochain épisode, on plongera dans l’univers de la sommellerie avec une femme du vin, au fil de l’assiette… Retrouvez les autres interviews de la série « Les femmes du vin au fil du raisin » : * Laurence Chesneau-Dupin, Conservateur en chef du Patrimoine, Directrice de la culture de La Cité du Vin à Bordeaux : Les femmes du vin au fil de la cité. * Coralie de Boüard de Laforest, gérante du Château La Fleur de Boüard et vigneronne du Château Clos de Boüard : Les femmes du vin au fil des cuves. Crédit photo : Atelier Goodday, Gabriel Guibert.]]>

12 idées cadeaux pour winelovers

De haut en bas et de gauche à droite : * Mon coffret de Noël avec PinotBleu. Ma sélection de 6 vins représentatifs de leurs terroirs, pour un voyage gustatif dans les vignobles français. Retrouvez tous les détails (commentaires de dégustation, accords mets et vins) en cliquant ici. – 83,30€ (5€ de réduction sur votre 1ère commande avec le code 29358611) * Chêne Noir, eau de toilette pour homme, La Chênaie Paris. Une eau complexe et raffinée (cassis, baies de genièvre, lavande, iris, douelle de chêne, fève tonka, miel) élaborée à partir d’extrait végétal de chêne (le même dont on fait les barriques) par le tonnelier Sylvain Charlois et la parfumeuse Calice Becker. – 49€ * La Bouclée, pour transporter une bouteille avec élégance. Un superbe accessoire en cuir, au look rétro, vous permettant d’accrocher votre bouteille à votre vélo ou de l’arborer fièrement à la main. – 40€ * Le Slip Français, des sous-vêtements personnalisés au nom de votre cuvée préférée. Des slips, boxers, culottes, caleçons, confortables et trendy, fabriqués en France, que l’on peut faire broder sur-mesure. « Vous voulez changer le monde ? Commencez par changer de slip ! ». – à partir de 36€ * Millesim, un sommelier de luxe. Des tire-bouchons d’excellence, conçus par 2 designers belges, réalisés à partir de matériaux prestigieux (bois précieux, cuir), assemblés à la main en Belgique. Tous les modèles sont personnalisables et numérotés afin de vous offrir des pièces uniques. – à partir de 595€ * « Le Val de Loire, Terres de Chenin », Christian Asselin et Pascal Girault, Editions Les caves se rebiffent (à commander par mail : christianfrancoise.asselin@laposte.net). Enfin un livre consacré à ce cépage magique ! Il est décrit ici sous ses diverses facettes par des personnalités du monde entier (chercheurs, œnologues, vignerons, épicuriens…) et illustré par de sublimes photos. – 33€ De haut en bas et de gauche à droite : * Sweater « ARMAGNAC IS BACK », Château de Laballe. Un sweat doudou pour clamer haut et fort votre soutien inconditionnel à ce spiritueux bien de chez nous. – 45€ * Coravin, Système de Vin au Verre. Un objet design, ingénieux, facile d’utilisation, qui permet de se servir un verre de vin sans ouvrir la bouteille. Pour goûter sans modération vos quilles fétiches sans avoir l’angoisse du lendemain. – kit à partir de 199€ * Vinicave de Climadiff, un rafraîchisseur de bouteille intelligent. Vous voulez suivre à la lettre les conseils de dégustation afin que ce vin fabuleux vous révèle tout son potentiel ? En seulement quelques minutes, ce rafraîchisseur thermoélectrique vous le présentera sous son meilleur jour (bibliothèque intégrée de 30 températures de 6 à 18°C). – 99€ * Une bouteille de l’Art en Cave, cave de Saint-Chinian. L’Art en Cave est un concept qui a pour vocation de créer une alchimie entre l’art et le vin (voir billet L’Art en Cave à Saint-Chinian). Une bouteille qui associe l’œuvre d’un artiste contemporain et une cuvée d’exception. – 10€ * Carte des vins de Bordeaux, Koeben. Une carte géographique esthétique et minimaliste, spécialement créée pour Koeben par l’éditeur scandinave Kortkartellet. Pour connaître les appellations du vignoble bordelais sur le bout des doigts. – 40€ * Une broche brodée main « verre de vin », Macon&Lesquoy. Parce que vous êtes encore nombreux à me demander où je me suis procuré mon ballon de rouge tout mimi. – 18€ Il ne vous reste plus qu’à écrire votre lettre au Père Noël…]]>

Mon coffret de Noël avec PinotBleu

Le choix n’a pas été facile ! Il faut dire que l’équipe de PinotBleu a référencé de jolies bouteilles. Alors, j’ai dégusté, j’ai cogité, et je vous ai sélectionné 6 pépites, représentatives de leurs terroirs respectifs, issues de cépages locaux, originaires d’horizons différents, prêtes à ravir tous les palais…

Prix du coffret : 83,30€ à composer vous-même en cliquant sur les liens des vins proposés. 5€ DE RÉDUCTION SUR VOTRE PREMIÈRE COMMANDE AVEC LE CODE 29358611 Domaine Gérald Talmard, AOP Macon Chardonnay, 2016 Un vin blanc pour un instant iodé Direction le Mâconnais, le vignoble le plus méridional de Bourgogne avec une cuvée produite sur la commune de Chardonnay et à base de Chardonnay ! Un nez d’une classe incroyable. Une explosion de fleurs jaunes (boutons d’or) et blanches. Un panaché d’agrumes (kumquat, citron jaune mûr). Une cuvée qui colle à la peau d’un Chardonnay de Bourgogne, avec la juste dose de gras qu’il faut pour séduire, la juste dose de fraîcheur pour réveiller les papilles. Le compagnon idéal pour une orgie de produits de la mer ; huîtres, langoustines, crevettes, ceviches de poisson… Pour en savoir un peu plus, je vous le présente en images  (lien vidéo). Tradition, Domaine des Gravennes, AOP Côtes du Rhône, 2016

Un vin blanc de gastronomes

Des vieilles vignes de Grenache Blanc, Marsanne et Viognier ayant grandi au cœur de la Drôme provençale, entourées de lavandes et de chênes truffiers. Un nez intensément parfumé qui ondule entre la fleur d’acacia, les fruits (pêche blanche, poire, mangue) et les épices (musc, curry jaune). Une bouche enveloppante, ronde, rafraîchie d’une pointe d’amertume et d’une jolie salinité en fin de bouche. Un vin qui a la puissance nécessaire pour accompagner des mets onctueux tout en sachant leur donner du peps. A siroter avec un œuf cocotte au foie gras, une poularde aux champignons, un risotto safrané aux Saint-Jacques. Fragaria, Domaine Pierre-André Dumas, AOP Brouilly, 2014 Un vin rouge convivial On prend de la hauteur sur des parcelles qui entourent le Mont Brouilly, le cru le plus sudiste des 10 crus du Beaujolais. Ici, le Gamay rayonne de parfums racés (poivre, ambre) et de fruits confiturés (prune, cerise, framboise). Il est tonique et gouleyant au palais, avec une finale en parfaite adéquation avec son nez, fruitée et épicée. Un vin pêchu, parfait pour un lendemain de fête ! Avec un plateau de charcuteries fines (pâté en croute, boudin blanc, galantine de volaille…) ou une fondue bourguignonne. Prémices, Domaine Giraud, AOP Châteauneuf-du-Pape, 2014 Un vin rouge d’épicuriens Un 100 % Grenache Noir façonné comme nulle part ailleurs par les magnifiques galets roulés de Châteauneuf. Un nez envoutant de puissance, où poivre de Sichuan, genièvre, cacao, batifolent avec de séduisants fruits noirs (mûre sauvage, cassis). Une bouche droite, aux tanins soyeux, à la finale gourmande et fraîche sur des notes réglissées. Un vin pour des prémices à un repas osé ; magret de canard aux airelles, filet mignon aux figues, ballotine de pintade aux cranberries.  Château Moulin de la Grangère, Saint-Emilion Grand Cru, 2014 Un vin rouge pour les amateurs de viande On ne présente plus Saint-Emilion, qui demeure l’appellation la plus connue au monde, reine mère du Merlot savamment assemblé avec ses compères « les Cabernets » (Cabernet Sauvignon et Franc). Un élevage qui marque le nez sans l’écraser. Les arômes de grillé, torréfaction, vanille, viennent compléter un tableau peint de fruits noirs (pruneau, cassis) et d’eucalyptus. Une bouche bien remplie, aux tanins mordants, qui s’éternise sur des notes poivrées. Un vin de garde, à accompagner de mets de caractères ; gibiers, tournedos de bœuf, cassoulet. Domaine de la Tour du Meix, Crémant du Jura, Brut, blanc de blancs Des bulles festives Une pépite jurassienne à découvrir ! Humez votre coupe et vous aurez l’impression de vous pencher sur un bouquet de fleurs blanches, agrémenté de fruits exotiques (kumquat, litchi) et de pain d’épices. Une belle matière en bouche, à la finale acidulée d’agrumes. Un Crémant pour un apéritif dînatoire festif. Pourquoi pas pour le réveillon du jour de l’an ? Avec, des roulés au saumon, une mousse d’avocat à la truite fumée, des verrines de crevettes et mangue. Un coffret de 6 vins pour un cadeau de Noël qui vous fera voyager dans les vignobles français !]]>

Les femmes du vin au fil des cuves

Les femmes du vin au fil du raisin », je suis ravie de vous présenter Coralie de Boüard de Laforest, gérante du Château La Fleur de Boüard et vigneronne du Château Clos de Boüard. Après le tumulte des vendanges, les chais retrouvent un semblant de sérénité. Les raisins, devenus des vins, sont enfin à l’abri des aléas climatiques dans leurs cuves douillettes. Le challenge d’un millésime 2017 réussi est cependant loin d’être terminé. La vinification réserve son lot de belles surprises, mais aussi de sueurs froides ! C’est à cette étape cruciale que j’ai rencontré Coralie de Boüard de Laforest, une femme du vin guidée par sa passion. Coralie connaît Saint-Emilion et les vignobles alentours comme sa poche. Il faut dire que la famille de Boüard de Laforest, à la tête du célèbre Château Angelus (Premier Grand Cru Classé de Saint-Emilion), est établie dans la région depuis 9 générations. Elle ne s’est jamais posé la question de travailler ou non dans le monde du vin. C’était pour elle une évidence. Elle a exercé plusieurs métiers qui lui ont permis d’acquérir diverses compétences : techniques, dès son plus âge, dans les vignes d’Angélus pour gagner son argent de poche, puis quand elle a souhaité se perfectionner en obtenant le DUAD à la Faculté d’Œnologie de Bordeaux, en commerce, marketing et communication, au Château Angelus pendant 10 ans, puis en tant que directrice du Château La Fleur de Boüard depuis 2014. Aujourd’hui, elle met son savoir-faire au service de son propre domaine. Après 7 longues années de recherche, elle a enfin trouvé son « petit paradis » (de 30 ha) au Clos de Boüard ! Décontractée et souriante, Coralie m’emmène d’emblée dans ses vignes, sur les jolis coteaux argilo-calcaires qui font face aux grands crus classés de Saint-Émilion (Valandraud, Troplong Mondot). Nous sommes à Parsac, au cœur de l’appellation Montagne Saint-Emilion, et je comprends tout de suite pourquoi elle a été séduite par ce terroir aux charmes encore trop peu connus… La WINEista. Est-il vrai que petite vous jouiez à la chasse aux trésors entre les barriques du Château Angélus ? Coralie de Boüard de Laforest. Qui vous a raconté ça ? (rire) Alors oui, on organisait mes goûters d’anniversaire en chasse aux trésors dans les chais. Les indices étaient dispersés derrières les fûts de chêne. C’était très ludique ! La WINEista. Vous êtes une fille du cru, n’avez-vous pas eu envie de découvrir d’autres horizons ? C.d.B.d.L. J’ai envisagé de faire mes armes ailleurs puis de revenir mais j’avais trop l’impression de perdre mes racines. Je préfère découvrir les méthodes de travail des autres vignobles et les adapter à notre terroir. Aller voir ce qui se passe ailleurs ? Pourquoi pas, un jour, mais tout en continuant avec mon domaine. J’ai besoin d’avoir un pied d’ancrage. La WINEista. Pourquoi avoir eu envie de voler de vos propres ailes ? C.d.B.d.L. On est à 9 générations aujourd’hui dans notre famille. C’est bien d’apporter sa pierre à l’édifice. Mais ces 9 générations se retrouvent émiettées un peu partout et je n’ai pas envie de laisser une miette de quelque chose à mes enfants. Il ne faut pas se voiler la face. Ce n’est pas tous les jours facile de travailler en famille. On est fait pour grandir ensemble, partager beaucoup de choses, mais pas vivre ensemble. Aujourd’hui, j’ai envie d’avoir la fierté de montrer à mon père (ndlr : le renommé Hubert de Boüard) que, grâce à ma passion et aux connaissances qu’il a su me transmettre, j’ai réussi à construire quelque chose pour ma famille et moi. La WINEista. Justement, cela n’est-il pas trop difficile d’être « une fille de » ? C.d.B.d.L. Si c’est très difficile. Je me bats pour ne pas être que « la fille de ». Dans la vie privée, je suis la fille de mon père, la fille d’Hubert de Boüard. Dans la sphère professionnelle, je suis Coralie et je vole de mes propres ailes. J’ai appris et j’apprends encore de mon père, il me transmet sa fabuleuse expérience, mais j’avance toute seule. La WINEista. Quelle bouteille avez-vous ouvert quand vous avez su que vous pouviez acheter le Château Clos de Boüard ? C.d.B.d.L. J’ai ouvert du champagne ! Une bouteille de Larmandier-Bernier et une d’Egly-Ouriet. La WINEista. Et avec quel plat ? C.d.B.d.L. Euh, je ne sais plus… On a bu du champagne, puis on est allé au restaurant où nous avons bu une bouteille de Côte Rôtie de chez Stéphane Ogier ! La WINEista. Qu’est-ce-que la rive droite a de plus que la rive gauche ? C.d.B.d.L. Les familles. J’ai grandi à Angélus ! On habite en général sur nos exploitations. La WINEista. Qu’est-ce-que l’AOC Montagne Saint-Emilion a de plus que Saint-Emilion ? C.d.B.d.L. Je pense que l’on a un grand terroir sur toute l’AOC Montagne. A Saint-Emilion, c’est beaucoup plus large. Il y a évidemment des grands terroirs mais aussi d’autres qui sont plus faibles. Mais je ne veux pas tomber dans la polémique… Je défends mon terroir. Je suis fière d’avoir un grand terroir à Montagne plutôt qu’un terroir un peu moins bon sur certaines appellations très connues. La WINEista. A l’instar de la Fleur de Boüard, envisagez-vous un jour de planter du Chardonnay sur votre propriété ? C.d.B.d.L. Rien n’est exclu. Déjà, je vais finir de remettre en état mon vignoble et ensuite on verra. Mais oui, j’ai des emplacements et des terroirs qui seraient favorables pour planter autre chose que des cépages bordelais. La WINEista. Donc vous n’êtes pas une « ayatollah » des décrets d’appellations. C.d.B.d.L. Non au contraire ! Je pense que c’est comme pour les livres. C’est bien de les connaître, mais il faut savoir aussi sortir des lignes. La WINEista. Pendant la période de vinification, quel est votre moment préféré ? C.d.B.d.L. La fermentation, j’adore quand on commence à sentir les effluves de la vinification. J’aime sentir évoluer mes jus après chaque remontage, me dire, allez, on arrête le travail d’extraction car la qualité des tanins est satisfaisante. Quand je mets un vin en bouche j’ai besoin d’élégance, de suavité, mais aussi de caractère. Il faut savoir trouver le juste équilibre. La WINEista. Comment définissez-vous une Dame de Boüard (ndlr : le nom d’une cuvée du Clos de Boüard) ? C.d.B.d.L. Une Dame de Boüard est un vin de plaisir immédiat. Dès que les gens le mettent en bouche, ils ressentent le fruit, le croquant, le juteux du vin et en même temps son élégance. J’ai beaucoup travaillé sur sa suavité, son appétence, puis cette acidité qui titille et donne envie d’en reprendre un peu. C’est un vin qui va se garder pendant 15 ans mais qui donne déjà du plaisir ! La WINEista. Est-ce qu’on peut dire que le vin Dame de Boüard vous ressemble ? C.d.B.d.L. Oui. La Dame de Boüard a du caractère, elle est sensible, elle a envie de partager ses émotions. La WINEista. Pensez-vous que le monde du vin soit macho ? C.d.B.d.L. Je pense qu’il l’est de moins en moins. Que les hommes sont de plus en plus contents de voir des femmes arriver dans le milieu du vin. Mais c’est encore difficile d’être une femme. Il faut montrer tous les jours que l’on connaît son métier avant d’être prise au sérieux. Et encore plus à l’étranger ! Quand je pars présenter mes vins je m’impose. Je dois parfois remettre les pendules à l’heure pour enfin transmettre ma passion et mon savoir-faire. Une femme doit faire ses preuves plus qu’un homme avant d’être crédible. La WINEista. Quelle est la femme du vin que vous admirez le plus ? C.d.B.d.L. Il y en a quelques-unes ! Je pense à une belle rencontre, récente, avec Isabel Ferrando du domaine Saint-Préfert en Châteauneuf-du-Pape. Parce que j’ai beaucoup échangé avec elle, dans ses vignes, ses chais et que j’adore ses vins. Je me retrouve dans sa philosophie du vin. Elle ne vient pas du monde du vin et elle a su mener sa passion jusqu’au bout. La WINEista. De quelle femme seriez-vous le plus touchée de recevoir des commentaires élogieux sur un de vos vins ? C.d.B.d.L. Je ne sais pas… J’ai eu la chance de faire déguster mon vin à Alexandra Lamy. Elle avait les yeux qui pétillaient, elle était tellement excitée et joyeuse de le découvrir ! Pas besoin de mots techniques, elle était heureuse en dégustant mon vin et cela m’a rendue très fière. La WINEista. Si vous étiez un cépage, vous seriez lequel ? C.d.B.d.L. Alors… Soit je reste à Bordeaux et je serais un Cabernet Franc. Soit je m’en vais et je serais une jolie Syrah ! La WINEista. Si je vous dis « partir en vrille », cela vous évoque quoi ? C.d.B.d.L. S’éclater comme les vrilles de la vigne ! On peut comparer la vigne à une personne. Elle part en vrille quand elle est bien ; au printemps quand tout explose ou en plein été après une pluie. Un peu comme nous quand on sort de notre chai et que l’on a besoin d’une bouffée d’oxygène. On part en vrille avec des amis autour d’une bonne bouteille et d’une bonne bouffe. J’espère qu’il y a plein de gens qui partent en vrille en dégustant mes vins ! La WINEista. Quel est l’endroit de Saint-Emilion qui vous fait rêver ? C.d.B.d.L. Le clocher d’où je peux admirer la maquette de Saint-Emilion. Toutes ces maisons qui sont enfoncées dans les calcaires, la place du marché qui descend, et les vignobles à perte de vue. L WINEista. A Saint-Emilion, où allez-vous dîner après une journée d’assemblage ? C.d.B.d.L. Au Logis de la Cadène ou à l’Atelier de Candale. Sinon, je vais dîner chez mon père. C’est une grande table et c’est là que j’ai grandi. Merci Coralie pour cette discussion passionnée, en toute franchise et simplicité. Vous êtes une grande Dame de Boüard ! A très vite, pour découvrir une nouvelle femme du vin, au fil de l’élevage… Retrouvez l’interview de Laurence Chesneau-Dupin, Conservateur en chef du Patrimoine, Directrice de la culture de La Cité du Vin à Bordeaux : Les femmes du vin au fil de la cité. Crédit photo : Atelier Goodday, Gabriel Guibert.]]>