Etape 2 : la région de Racha.
Continuons en direction du nord-ouest à la découverte de Racha. Une toute petite région qui produit le vin préféré des Géorgiens, l’AOP Khvanchkara. Un rouge de vendanges tardives, « mi-sucré », réalisé à partir de deux cépages que l’on ne retrouve qu’ici, l’Aleksandrouli et le Mujuretuli.
La cave historique, datant de 1870, est le Royal Khvanchkara. Elle est encore aujourd’hui le plus gros faiseur de l’appellation (110 000 bouteilles), aux mains des mêmes personnes que le Château Mukhrani à Kartli.
Etape 3 : la région d’Imereti.
Cette région fertile de l’ouest, au climat continental tempéré par la Mer Noire, est reconnue pour ses blancs de Tsolikauri, Tsitska et Krakhuna.
Quelle joie de faire la connaissance de Baia (Baia’s Wine), une des 20 vigneronnes du pays (on est bien loin de la parité en Géorgie !). C’est son grand-père, un des premiers œnologues de Géorgie, qui lui a transmis sa passion pour la vigne et le vin.
Elle bichonne ses 3 hectares qu’elle vinifie de façon traditionnelle en qvevris, tout en s’inspirant des techniques de « vinification européenne » afin de garantir le bon déroulé des fermentations et de proposer des vins blancs aux profils plus accessibles. Les raisins sont égrappés et partiellement pressés. Les durées de macération sont raisonnées (1 à 3 mois).
Le contraste est fort devant la géante Winery Khareba. Un vignoble de 1000 ha, une cave où 25000 bouteilles s’élèvent dans les 7,7 km de galeries interconnectées creusées vers la fin des années cinquante (comme abri militaire) dans la roche granitique à flanc du massif montagneux du Caucase, un très beau complexe œnotouristique.
La gamme de vins est à l’échelle du domaine. Elle compte 35 références issues de cépages locaux et internationaux, vinifiés selon les méthodes « traditionnelle » et « européenne ». Ma dégustation s’est évidemment orientée vers les variétés locales et je peux vous assurer que je me suis vraiment régalée !
Quand Zaliko Bojadz façonne à la main les qvevris les plus réputés de Géorgie, le silence s’impose devant son art !
Ce savoir-faire exceptionnel se transmet de génération en génération, après plusieurs années d’apprentissage. Il s’agit tout d’abord de choisir la bonne qualité d’argile et de la ramasser à la main pour trier les éventuelles impuretés (cailloux…). Ensuite, le tournage des différentes parties se fait en plusieurs fois afin de les laisser sécher avant l’assemblage final. Elles sont alors cuites au four à bois pendant 6 jours minimum. La dernière étape consiste à les enduire de cire d’abeille, aux vertus antiseptiques.
Quand j’ai demandé à Zaliko le temps qu’il lui faut pour fabriquer un qvevri de taille moyenne (8 hl), il n’a pas pu me répondre, certainement par modestie…
A faire : le superbe marché de Kutaisi.
A suivre, la Kakheti, le berceau de la vigne en Géorgie…
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