Maintenant que je vous ai mis l’eau à la bouche avec ma toute première réalisation d’une vidéo (Wine trip in South Africa) illustrant les moments forts de mon voyage œnotouristique en Afrique du Sud, il est grand temps de vous en dire un peu plus sur les vins d’Afrique du Sud… Un vignoble du nouveau monde, pas si jeune que ça L’Afrique du Sud est parfois considérée comme un vignoble du nouveau monde alors que son histoire remonte à la seconde moitié du XVIIe siècle avec l’arrivée des colons hollandais, qui fondent Stellenbosch, puis des huguenots français qui s’installent à Franschhoek (le « coin des Français » en « Afrikaner »). Deux gouverneurs du Cap jouent alors un rôle primordial. Jan Van Riebeeck, le père de la viticulture, qui plante la première bouture de vigne en 1656, et Simon Van der Stel, à l’origine de la création du domaine de Constantia (en 1692), qui marque le début de la renommée internationale des vins sud-africains. Le vin de Constance est déjà vendu à un prix faramineux alors que la Romanée-Conti commence à peine à acquérir une réputation de qualité́. Une filière longtemps isolée, qui a développé son identité Malgré l’organisation de la filière, qui se regroupe au sein de la KWV (Kooperatieve Wijnbouwers Vereniging), chargée de mettre en place des quotas de production, des limites des aires de production et des prix minimums, le vignoble sud-africain ne suit pas la révolution technologique des années 80. Dès la mise en place des premières lois sur l’apartheid, l’industrie vitivinicole n’est pas épargnée par les sanctions économiques imposées au pays. Un isolement peu propice à l’innovation, mais qui a tout de même eu le mérite de développer l’identité propre des vins sud-africains. C’est à cette période que le cépage Pinotage (issu d’un croisement de Pinot Noir et de Cinsault) se développe. La mise en place, dès 1973, d’un système proche de celui des AOC françaises, les « Wines of Origin », signe le début de la reconversion qualitative. Un nouveau départ avec la fin de l’apartheid Après cette phase sclérosante, l’Afrique du Sud est poussée par un dynamisme extraordinaire. L’activité vitivinicole se structure avec la création d’une interprofession nationale performante, l’encépagement s’ouvre vers les cépages internationaux, l’œnotourisme suit un développement hors du commun, les exportations explosent, les investisseurs arrivent à grands pas (le nombre de caves a augmenté de 63.7 % entre 2000 et 2005). L’Afrique du Sud aujourd’hui, un pays de contrastes Une filière pleine de contrastes, à l’image du pays, segmentée entre différentes structures. Des gros groupes ou coopératives, qui vendent en vrac des vins médiocres (Distell, KWV…). Des domaines qui misent sur une qualité correspondant aux standards internationaux ; on y retrouve des assemblages « bordelais » (Cabernet Sauvignon, Cabernet Franc, Merlot, Petit Verdot), « méditerranéens » (Syrah, Grenache Noir, Mourvèdre), « sud-africains » (Pinotage, Syrah, Merlot, Cabernet Sauvignon). Des petits domaines à la recherche de terroirs particuliers (Walker Bay, Swartland) et de cépages qui sortent des sentiers battus (Roussanne, Grenache Blanc et Gris, Verdehlo, Sangiovese, Cinsault…). L’Afrique du Sud aujourd’hui, mes points forts Un pays tourné vers l’œnotourisme. Safaris dans le vignoble, visites de chais, dégustations à thèmes, cottages au milieu des vignes, restaurants bucoliques, pique-niques insolites, les domaines sud-africains proposent des offres bien ficelées, variées, de qualité, propices à la découverte. Un pays où le Chenin Blanc est roi ! C’est le premier cépage planté en Afrique du Sud. Une partie de sa production est utilisée pour les Brandy, l’autre est destinée à l’élaboration de vins d’une finesse incroyable. En 2015, le Chenin Blanc sud-africain (Kleine Zalze wines) a été sacré meilleur vin blanc du monde. Un pays à la diversité de terroirs époustouflante. Avec une superficie proche du vignoble bordelais, le vignoble sud-africain, entre mer et montagne, est soumis à un climat méditerranéen avec diverses influences ; maritimes (fraîches et humides) ou continentales (chaudes et sèches). On y trouve une variété impressionnante de sols (granit, grès, schistes…). Il en résulte un panel très riche de terroirs qui confèrent une identité propre aux différentes régions de production. L’Afrique du Sud est un des vignobles les plus vieux au monde, qui a été fortement handicapé par son histoire, qui a loupé le train de la révolution qualitative, mais qui a su rapidement rattraper du terrain, pour se placer aujourd’hui au 8ème rang mondial des pays producteurs, avec des vignes au paradis… Sources :IFV, IPW, WOSA, SAWIS, Dico du Vin]]>
Publié lenovembre 16, 2016
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