L&VIN, un club bordelais de dégustatrices, m’a demandé d’animer une présentation dédiée au vignoble du Languedoc. Séquence émotion ! Même si mon palais vogue aujourd’hui à travers divers horizons vinicoles, le Languedoc reste mon vignoble de cœur. Me voilà donc, toute excitée, en train de porter haut les couleurs de mes racines à un public de 30 femmes élevées aux vins de Bordeaux (mais non moins averties et curieuses). L’occasion rêvée de vous faire une piqûre de rappel sur le vignoble du Languedoc, puis de partager ce beau moment de dégustation ! Le Languedoc, un vignoble ancré dans l’histoire Les premières vignes sont plantées 6 siècles avant JC, par les Grecs puis les Romains. La région viticole appelée alors la « Narbonnaise » est l’un des principaux fournisseurs en vins de Rome. Au VIIIe siècle, l’église, sous l’impulsion de Saint Benoît d’Aniane, joue un rôle important avec la construction d’un réseau d’abbayes et de monastères qui se bâtit autour du vignoble (Valmagne, Fontfroide). Entre le VIIIe et XVe siècle, les Britanniques et les Hollandais font basculer le commerce vers l’Atlantique. Il faudra attendre la construction du Canal du Midi (au XVIIe) pour que les vins du Languedoc trouvent une nouvelle impulsion. En 1729, un arrêt royal organisant la production et le commerce du vin dans les Etats du Languedoc est signé. Il s’agit là d’un des premiers exemples d’organisation régionale de la production vinicole en France. Jusqu’au phylloxera (fin XIXe), l’industrialisation engendre un fort développement du vignoble. Un vin facile à produire, bon marché, énergétique, réservé aux travailleurs. La révolution qualitative 1945-1960 : reconnaissance de nombreux VDQS (Vin Délimité de Qualité Supérieure) ; Faugères, Saint-Chinian, Pic Saint Loup. 1960 : reconnaissance de l’appellation Coteaux du Languedoc en VDQS. 1985 : l’appellation Coteaux du Languedoc devient une Appellation d’Origine Contrôlée (AOC). Le Languedoc suit une révolution qualitative exceptionnelle en une vingtaine d’années (1970-1990) avec, notamment, la restructuration de son vignoble : arrachages (- 43% de sa superficie depuis 1975), plantation de cépages améliorateurs (en provenance d’autres régions viticoles françaises), diminution des rendements, palissage de la vigne… La carte du vignoble du Languedoc Un vignoble établi sur 4 départements (Pyrénées-Orientales, Aude, Hérault, Gard). Un élargissement de la zone de production en 2007 avec l’intégration du Roussillon dans l’AOC Languedoc. Le plus grand vignoble du monde La diversité du Languedoc Une diversité de terroirs, souvent en coteaux : schistes, terrasses de galets roulés, argilo-calcaires, basaltes, terrasses villafranchiennes, grès, sables… Une diversité de cépages : 56 cépages autorisés en IGP d’Oc (Indication Géographique Protégée, les anciens Vins de Pays). Une diversité de produits : une majorité de vins rouges, des vins blancs et rosés en augmentation, des vins effervescents (Limoux), des Vins Doux Naturels (Muscats, Banyuls, Rivesaltes, Maury). Les enjeux du vignoble du Languedoc Le vignoble du Languedoc doit confirmer sa notoriété à travers deux axes majeurs. L’élaboration de vins de qualité, modernes, novateurs, à des rapports qualité prix intéressants, au sein des IGP et des Vins de France. Moins contraignants en terme de réglementation, ils permettent plus de flexibilité (adaptation aux nouvelles habitudes de consommation, à l’évolution du climat) et laissent « libre court » à la créativité des vigneronnes et vignerons. La production de vins caractéristiques de leurs terroirs, non reproductibles sous d’autres horizons, au sein des AOP (Appellation d’Origine Protégée ou AOC au niveau français). Les tendances en Languedoc Depuis une dizaine d’années, nous assistons au retour des cépages autochtones (Carignan, Cinsault, Clairette, Bourboulenc), bien souvent arrachés pendant la période de reconversion du vignoble. Plantés sur des sols moins productifs, ils donnent des vins qualitatifs, typiques de la région et mieux acclimatés au réchauffement. D’une façon générale, les vins du Languedoc évoluent sur des profils à la concentration maîtrisée, avec plus de fraîcheur, des tanins fondus, résultants de maturités moins poussées « à l’extrême » et d’extractions plus douces sur les rouges. Et dans le verre, ça donne quoi ? On se retrouve très vite pour partager la dégustation !]]>
Publié lejuin 29, 2016
super, c’est pas trop technique, c’est a la porté des amateurs de vin !!!!!
Merci !