Sous les spotlights
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Le vignoble d’Irouléguy

Il nous arrive de partir au bout du monde à la découverte de vignobles insolites qui sauront dépayser nos papilles. Une envie somme toute largement intelligible, à condition de ne pas délaisser les pépites sur le pas de notre porte… C’est le sentiment que j’ai eu après mon escapade dans le vignoble d’Irouléguy. Une pépite au charme fou !

Irouléguy, le charme de son exclusivité.

Ses vins n’envahiront jamais les linéaires des supermarchés. Et pour cause, ce vignoble niché au cœur du Pays Basque, autour de Saint Etienne de Baïgorry et de Saint Jean Pied de Port, se déploie avec grâce sur seulement 240 ha. Il est considéré comme l’un des plus petits vignobles de montagne de France. 

Le Syndicat des Vins d’Irouléguy, créé en 1945, ne compte que 11 domaines et 1 cave coopérative. 

Le charme de ses courbes.

Son exclusivité n’est pas uniquement l’apanage de son aire d’appellation confidentielle. Elle est aussi la conséquence de son terroir.

Des petites parcelles en terrasses fleurissent sur des collines pentues (jusqu’à 80% de pente) ne permettant qu’un travail manuel (avec de bons cuissots !). 

Ses sols de grès rouges, argileux, calcaires ou schisteux, majoritairement rocheux et pauvres, limitent naturellement les rendements (autour de 40 hl/ha).

Le charme de sa diversité.

Ne vous attendez pas à voir des petits villages entourés exclusivement de vignes. Ici, prendre une jolie photo du vignoble se mérite !

Tout d’abord, parce qu’il s’agit de trouver les parcelles, qui sont réservées aux terroirs les plus qualitatifs, entre les pâturages. Les vignerons sont aussi des éleveurs (moutons, brebis, vaches) et parfois même des producteurs de cidre et de jus de pomme. 

Ensuite, parce que leur accès n’est pas facile. Pour réussir un cliché vertigineux, il vous faudra gravir la pente, puis vous faufiler entre les clôtures. L’insatiable appétit des brebis toutes mignonnes qui pâturent gaiement dans les vignes en hiver n’est plus le bienvenu dès le débourrement !

Le charme de ses cépages autochtones.

Nous sommes ici dans un des fiefs des cépages endémiques du Sud-Ouest. En rouge, le Tannat, Cabernet Franc et Cabernet Sauvignon représentent 85% des surfaces plantées. En blanc, le Gros Manseng, Petit Manseng et Petit Courbu, complètent le gâteau.

Les vins blancs, d’une extraordinaire puissance aromatique tout en élégance, à la trame ample et mordante, ont le vent en poupe (à juste titre). Les rosés dénotent un peu (et tant mieux !) de la tendance pâlotte actuelle pour offrir une belle concentration leur permettant de s’inviter à table. 

Il est grand temps de faire fi des a priori, à Irouléguy (tout comme à Madiran), on a réussi à « enrouler » les tanins du Tannat ! Les rouges s’expriment selon différents profils : amical et gouleyant, ou de garde et charpenté.

Le charme de ses vigneronnes et vignerons.

Des vigneronnes et vignerons aux sourires fiers de leurs créations, amoureux de leurs terroirs difficiles, gourmands des accords mets et vins régionaux, parfois un peu chauvins, mais c’est aussi ce qui fait leur charme…

On se retrouve pour mon prochain billet, mes coups de cœur d’Irouléguy !

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4 commentaires

  1. Boyscoop says

    Super article, comme toujours. Et superbe découverte de ce petit coin de France.

  2. Coustarret says

    Pour votre prochaine escapade poussez j usqu’a Jurançon…. Nous vous ferons découvrir la grandeur des Pyrénées et la saveurs des manseng..

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