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Le botrytis de la vigne, Pourriture grise ou Pourriture noble ?

Botrytis cinerea est un champignon parasite responsable d’une maladie nommée la Pourriture grise. Pourquoi fait-il autant parler de lui ? Car il se nourrit à tous les râteliers ! C’est un polyphage ; c’est-à-dire capable de sévir sur pratiquement toutes les plantes cultivées (fraise, tomate, rose, lys…) et sauvages. Doublé d’un ubiquiste ; il est présent dans le monde entier sous pratiquement tous les climats. Il peut aussi bien se développer sur des débris végétaux (saprophytisme) que sur des organes vivants (parasitisme). Pourquoi est-il si redoutable ? Car il entraîne de graves conséquences ; autant quantitatives (pertes de récolte) que qualitatives. Il nuit directement à la qualité : dégradation de composés aromatiques, altération de la couleur, apparition de substances indésirables pour la vinification, la conservation et la qualité gustative des vins De plus, une attaque de botrytis conduit souvent à anticiper la date des vendanges alors que la maturité optimale n’est pas encore au rendez-vous ! Comment maîtriser la Pourriture grise ? Elle est la résultante d’interactions complexes qui mettent en jeu le climat (température, pluviométrie, humidité relative, vent), le terroir (type de sol, topographie) et les pratiques agronomiques (cépage, porte greffe, fertilisation, travaux en vert). La lutte contre cette maladie est avant tout prophylactique : limiter la vigueur de la vigne, aérer la végétation et les grappes, protéger contre les vers de la grappe et l’oïdium. Il existe des traitements anti botrytis (issus de la chimie de synthèse ou homologués en bio) qui ne peuvent venir qu’en complément de ces mesures. Quels sont les cépages les plus chanceux ? Viognier, Ugni Blanc, Petit Verdot, Cabernet Sauvignon, Cabernet franc. Quels sont les cépages les plus sensibles ? Sauvignon Blanc, Chardonnay, Roussanne, Macabeu, Grenache Blanc, Chenin Blanc, Gewurztraminer, Pinot Gris, Grenache Noir. botrytis-2 Comment se manifeste-t-il ? Feuilles, rameaux, vrilles, grappes, il attaque tous les organes herbacés. A la périphérie des feuilles, il provoque des taches brunes triangulaires. Sur grappes avant véraison, il nécrose les pédoncules des boutons floraux (entraînant leur chute) voire les rafles. Après véraison, les baies se couvrent d’un feutrage gris peu ragoûtant. Et la Pourriture noble alors ? Dans certaines conditions climatiques exceptionnelles (nuits fraîches, rosées et brouillards matinaux, journées chaudes et ensoleillées), sur de rares terroirs (Sauternes, Monbazillac, Coteaux du Layon, Grands Crus alsaciens et allemands, Tokaji …), sur certains cépages (Sémillon, Chenin Blanc, Gewurztraminer, Riesling, Furmint…) à l’automne, le botrytis peut revêtir un visage d’ange. Il s’agit d’une expression très particulière du champignon, qui consomme l’eau à l’intérieur des baies (provoquant ainsi une concentration naturelle) et qui engendre la synthèse d’arômes caractéristiques (abricot sec, miel, safran). Les baies se flétrissent, prennent une couleur violacée et se recouvrent d’une pellicule fine rappelant la cendre. D’où le nom de Botrytis cinerea ! Le botrytis de la vigne, un champignon capable du pire et parfois du meilleur, pour nous rappeler que le vivant nous réservera toujours des surprises !]]>

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